Appel à communications

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1/Appel à communication de  Varia

Pour son premier numéro, Apoleius accepte des articles conformes à sa ligne éditoirale (lire la charte de la revue). Ce numéro est ouvert aux contributeurs dans les champs disciplinaires de la sociologie politique et sociologie générale, l’économie et gestion. Les articles scientifiques porteront sur le Maghreb ou sur des analyses et études portant sur l’un des pays du Maghreb (Tunisie, Mauritanie, Libye, Algérie et Maroc). Les articles seront soumis à lecture de manière anonyme. Certains articles pourraient ne pas être acceptés en l’état ou peuvent être soumis à des modifications par leurs auteurs. Nous acceptons les articles en langue arabe et français.

Les résumés de ces articles seront mis en ligne sur le site Apoleius et publiés dans une version papier.

 

2/ Appel à communication

 

Changements politiques et  institutionnels au Maghreb, entre avancées et régressions

 

Argumentaire

Les indépendances historiquement décalées des pays du Maghreb dans les années cinquante et soixante, ont ouvert une nouvelle ère pour chacun des pays en fonction de leurs histoires spécifiques, de leurs ressources et de leurs élites politiques et culturelles. Le Maroc et la Tunisie ont renoué avec leurs passés respectifs à la lumière des changements socioéconomiques et politiques intervenus durant les protectorats imposés à ces deux pays, dans le prolongement naturel de la colonisation pour près d’un siècle et demi de l’Algérie par la France, alors que la Mauritanie a été créée ex-nihilo dans la foulée de l’ex-puissance coloniale de redessiner la région.

L’Algérie qui a profondément souffert de la déstructuration de ses bases anthropologiques et culturelles a choisi de refonder l’Etat sur de nouvelles perspectives à la fois politiques et économiques, tandis-que la Libye, seule colonie italienne au Maghreb, est arrivée précocement  à l’émancipation  politique, dès 1951. La Libye a néanmoins, opté vingt ans plus tard pour la rupture, en introduisant un régime républicain et militaire à l’image du Nassérisme en Egypte dont Kadhafi y voyait le père spirituel. La Libye a aboli le système monarchique et nourri les espoirs du peuple pour des lendemains meilleurs.

Seule monarchie de la région Maghreb, le Maroc traine un passé encore chargé de traditions contraignantes qui pétrissent la pate culturelle des élites qui se sont succédé depuis un siècle. Entre une volonté de stabilité et de progrès au pas de caméléon, il existe un courant de plus en plus audible pour une démocratisation en profondeur et l’instauration d’une monarchie parlementaire. La Tunisie vient de rompre avec un régime autoritaire qui avait renversé en douceur l’ordre Bourguibien lequel a marqué les tunisiens pour près de quarante ans. La révolution tunisienne a déclenché ce qu’il a été convenu d’appeler révolution du Jasmin et initié l’appellation controversée de printemps arabe constaté dans l’embrasement immédiat et consécutif de l’Égypte, de la Libye et du Yémen, et l’empêtrement de la Syrie dans une situation inextricable, dans laquelle le régime s’enfonce volontiers dans une guerre civile effroyable et qui ne dit pas son nom.

Aujourd’hui au Maghreb, hormis la Libye qui est pour quelque temps encore dans un tunnel clair-obscur, du fait de la fragilité des instituions en place, et de la diversité des courants politiques et religieux et des conflits interethniques, et la Tunisie qui emprunte un chemin de changements qualitatifs audacieux, les autres pays reviennent au train-train quotidien, sans réelle volonté de profiter de cet épisode particulièrement mouvementé pour brûler les étapes. La Tunisie en effet, affirme sa maturité sociopolitique et promet de sortir bientôt de la zone critique. Le Maroc a su bien manœuvrer les aléas d’une navigation tourmentée en anticipant par des réformes d’appoint, alors que l’Algérie offre le visage le plus serein de la région, puisque la vague dudit printemps arabe paraît lui être passée allègrement par dessus la tête. Enfin, la Mauritanie est aux prises avec de sérieux problèmes liés à sa situation géographique qui la met directement en face de zones de tensions et de conflits. Elle souffre en plus  de la nature même de la société mauritanienne, son histoire récente et ses difficultés à satisfaire les attentes d’une population fortement diversifiée et traversée par des courants culturels parfois antinomiques.

Plus de cinquante ans après, le Printemps arabe aidant, l’histoire de la région maghrébine a enregistré des accélérations foudroyantes pour certains, amorties pour d’autres, mais le temps est globalement aux changements, aux évolutions sociales et politiques.  Cette thématique vise à tracer le cadre prévisible des trajectoires des formations politiques et sociales du Maghreb à la lumière des dernières transformations ayant touché en premier la structure de l’Etat (Libye, Tunisie), les institutions constitutionnelles et politico-militaires (Maroc, Algérie) ou encore le repositionnement géostratégique et socio-économique (Mauritanie).

Il s’agit dans cet appel à communications, d’interpeller le présent pour entrevoir l’avenir de ces pays qui partagent de larges pans de l’histoire et voient leur avenir scellé par les alliances déjà conclues en Europe voisine du Nord et les politiques d’intégration économiques en Afrique subsaharienne. A l’Est comme à l’Ouest, l’horizon est obtus et le Maghreb est prisonnier de son histoire et de sa géographie.  Comment chacun de ces pays parviendra-t-il à solutionner ses problèmes intrinsèques et comment ensemble, peuvent-ils entrevoir une alliance gagnant-gagnant qui leur permettra de constituer à terme, une force de proposition crédible au sud de la Méditerranée !

 

Axe 1 : Révolution du Jasmin, l’an 1 de la troisième république en Tunisie ; les défis d’une entente traditionnalistes-modernistes

Axe 2 : La Libye et la boîte de Pandore ; entre démons et anges le pari de refonder un Etat moderne

AXE 3 : Réaménagement institutionnels et politiques au Maroc et en Algérie, les contraintes objectives de rapprochement et le lourd passif de l’histoire

Axe 4 : Environnement hostile et perspectives d’un développement problématique en Mauritanie

Axe 5 : Le Constitutionnalisme comme forme d’adoucissement  politique au Maroc ; les vœux d’une monarchie parlementaire

Axe 6 : Si l’Algérie semble à la veille d’un changement de cap, quelles sont ses chances pour une transition vers un régime civil… qui renforce les mécanismes de la démocratie libérale 

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